Notre association a contribué depuis sa création à la relecture sur la bibliothèque numérique Wikisource de plus de 200 textes d’autrices dans le domaine public, pour les rendre disponibles gratuitement sous forme de livres électroniques aux formats ePub, MOBI ou PDF : liste à découvrir ici.

Après plusieurs années au siège de Wikimédia France, c’est au café associatif Chez Mona, à la Cité audacieuse, que nous nous retrouvons régulièrement, en partenariat avec les sans pagEs et avec le soutien du projet de recherche Cité des dames, créatrices dans la cité de l’université Gustave Eiffel, pour faire ces relectures et apprendre à des novices à contribuer à Wikisource.

Relectures d’écrits de femmes pendant notre atelier Wikisource Autrices du samedi 25 février 2023 au café Chez Mona.

Nous essayons de mettre à disposition des textes d’autrices de longueurs, siècles et genres littéraires variés. Certains concernent des pionnières de leur domaine, comme l’ouvrage Ailes ouvertes de l’aviatrice Maryse Bastié, que nous avons relu pendant une soirée d’éditathon en visioconférence organisée le 27 février dernier, jour des 125 ans de sa naissance.

D’autres concernent la lutte pour les droits des femmes. Nous avons choisi de les mettre en avant cette année sur nos réseaux sociaux à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, en présentant six portraits d’autrices et une citation tirée d’un de leurs textes.

Marie Le Jars de Gournay (1565-1645) est une philosophe prolifique (près de 1000 pages pour ses Advis de 1641). Elle édite Montaigne, choisit le célibat pour se consacrer à l’écriture, prône une égalité absolue entre les sexes, sans misogynie ni philogynie. Retrouvez sur Wikisource le texte intégral de son essai Égalité entre les femmes et les hommes (1622), dans une édition de 1910 chez Honoré Champion.

Olympe de Gouges (1748-1793), dramaturge et femme politique, milite pour les droits civils et politiques des femmes et contre l’esclavage. En 1790 elle se prononce pour le divorce, le remplacement du mariage religieux par un mariage civil, les droits des enfants nés hors mariage. Retrouvez sur Wikisource l’intégralité de son texte de 1791 Les Droits de la femme, adressé à la reine Marie-Antoinette, qui contient notamment la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Vous pouvez soutenir en ligne une pétition pour la panthéonisation d’Olympe de Gouges, sur le site olympedegougesaupantheon.org.

Mary Wollstonecraft (1759-1797) est une institutrice, philosophe et autrice engagée. Dans son pamphlet A Vindication of the Rights of Woman pour les droits des femmes publié en 1792, elle dénonce le manque d’éducation des femmes : l’ordre social doit être revu pour traiter femmes et hommes sans distinction. On ne sait pas à qui est due la traduction en français publiée la même année, mais on peut lire sur Wikisource les 800 pages de cette première édition en français de Défense des droits des femmes, pamphlet contre le patriarcat de son temps.


Jeanne Gacon-Dufour (1753-1835) est une femme de lettres et économiste française. Elle a écrit plusieurs ouvrages de défense des droits des femmes, des romans, des ouvrages historiques, des traités d’économie domestique et d’agronomie. Nous l’avions déjà évoquée à l’occasion de notre entretien avec Olivier Ritz. Lisez sur Wikisource son manifeste d’une soixantaine de pages, Contre le projet de loi de S.M. portant défense d’apprendre à lire aux femmes (1801), en réponse aux préjugés de son époque, qui a aussi été publié récemment aux éditions Le temps des cerises, à la fin du roman La Femme grenadier.

Flora Tristan (1803-1844) est une autrice et militante socialiste et féministe. Elle est connue pour avoir théorisé le rapprochement de la cause prolétarienne de la condition des femmes en définissant la classe ouvrière comme l’union des ouvrières et des ouvriers dans la lutte. Retrouvez en ligne sur Wikisource les ouvrages de Flora Tristan Pérégrinations d’une paria (1838) et L’émancipation de la femme, ou Le testament de la paria (1846). Nous avons aussi commencé la relecture de l’édition de 1844 d’Union ouvrière à l’occasion de la diffusion sur Arte d’une courte vidéo sur Flora Tristan, fin 2022.

Hubertine Auclert (1848-1914) est une bibliothécaire, journaliste et écrivaine qui a lutté pour le droit de vote des femmes et pour leur éligibilité. À l’avènement de la IIIe République, elle rejoint la Ligue française pour le droit des femmes et exige des changements dans le code Napoléon en faveur de l’éducation, de l’indépendance économique pour les femmes, du divorce et du droit de vote. Elle crée ensuite sa société, Le Suffrage des femmes, par lequel elle lance le mouvement suffragette français. Elle est également une des premières à proposer dans la lutte la féminisation de la langue : « Quand on aura révisé le dictionnaire et féminisé la langue, chacun de ses mots sera, pour l’égoïsme mâle, un expressif rappel à l’ordre ». L’ouvrage d’Hubertine Auclert Le Vote des femmes (1908) est disponible sur Wikisource, tout comme Égalité sociale et politique de la femme et de l’homme, son discours au congrès ouvrier socialiste de Marseille de 1879.

Vous voulez nous rejoindre pour contribuer à ces relectures ? Notre prochain atelier Wikisource autrices aura lieu le samedi 25 mars 2023, de 14h à 16h, en visio et au café Chez Mona de la Cité audacieuse, à deux pas de l’Odéon à Paris. Plus d’informations, ainsi que le lien d’inscription, sur cette page.

À l’occasion de l’opération de financement participatif pour l’acquisition du tableau Maria Vérone à la tribune par l’AFéMuse pour le futur musée des féminismes, nous avons inclus au programme un texte relatif au suffrage des femmes, Appel à la justice adressé par le Conseil national des femmes françaises à la Chambre des députés et au Sénat (1909), de l’avocate Maria Vérone (1874-1938), journaliste et secrétaire de rédaction à La Fronde, suffragiste dans la lignée d’Hubertine Auclert, présidente de la Ligue française pour le droit des femmes de 1919 à 1938.

Clara V. et Philippe G.

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